La MRD mais pourquoi si tôt ?
Réf. :HematoStat.net ; 2 (7) : R52
Résumé de l’article
Cet essai de phase 2 incluait en première ligne des patients de moins de 70 ans atteints de LLC. Il consistait en 3 cycles d’ibrutinib suivie de 12 cycle de l’association ibrutinib et vénétoclax. Les patients ayant une MRD indétectable (<10-4) étaient randomisé placebo versus poursuite de l’ibrutinib en double aveugle. Les autres patients étaient randomisés de façon ouverte entre ibrutinib versus ibrutinib + vénétoclax.
Le critère de jugement était la DFS à 1 an chez les patients ayant une maladie résiduelle indétectable
Sur les 164 patients inclus dont la médiane d’âge était de 58 ans, 86 patients avec une MRD indétectables ont été randomisés. Avec une médiane de suivi de 31.3 mois, il n’a pas été observé de différence de DFS à 1 an (95%) entre les patients traités par ibrutinib vs. placebo.
Durant la période de monothérapie, 36 des 40 patients classés à haut risque de syndrome de lyse sont passés à un risque faible ou intermédiaire (avant la mise en route du vénétoclax).
Impact sur la pratique
L’impact sur la pratique de cet essai est encore faible, l’association des 2 médicaments n’étant pas encore à l’ordre du jour. Cependant, tous les groupes coopérateurs testent actuellement sous diverses formes cette association +/- anticorps anti-CD20 (rituximab ou obinutuzumab).
Regard du statisticien
Il s’agit d’un essai dont le design est complexe et dont les hypothèses statistiques sont pour le moins critiquables. La mesure de la DFS à 1 an paraît une mesure beaucoup trop précoce pour espérer montrer une différence entre les différents bras en première ligne. Il s’agit par ailleurs d’un critère de jugement sans grande pertinence clinique.