Émergence de mutations de TP53 sous lénalidomide
Réf. :HematoStat.net ; 2 (12) : R58
Lenalidomide promotes the development of TP53-mutated therapy-related myeloid neoplasms.Sperling AS, Guerra VA, Kennedy JA, Yan Y, Hsu JI, Wang F, et al. Blood. 20 oct 2022;140(16):1753‑63.
Résumé de l’article
Cette étude rétrospective portait sur 416 patients présentant une hémopathie secondaire à un traitement (t-NM). Une altération génique était retrouvée chez 85% des patients en analyse NGS. Les mutations de TP53 (37%) et PPM1D (19%) étaient les plus fréquentes. L’exposition préalable aux inhibiteurs du protéasome ou aux IMID, et en particulier au lénalidomide, était significativement associée à la présence d’une mutation de TP53.
Dans nos pratiques
Les auteurs ont pu répliquer l’effet observé dans un modèle murin en montrant que le lénalidomide entraînait spécifiquement un avantage sélectif pour les cellules souches avec mutation TPR-53, participant à la sélection de ces clones. La compréhension des mécanismes de sélection de mutation d’hématopoïèse clonale sous l’influence de différents traitements s’affine et permettra, peut-être, d’adapter le traitement pour les patients les plus à risque de t-NM.
Regard du statisticien
Hormis le fait qu’il s’agisse d’une étude rétrospective, cette analyse génétique a utilisé des outils statistiques très pointus afin d’obtenir des résultats solides. Pour effectuer les régression multivariées (avec variables d’ajustement), les auteurs ont utilisé par exemple le VIF (Variante Inflation Factor) pour étudier la multi-colinéarité des variables, et si besoin une régression logistique de Firth (utile pour la réduction des biais lorsque le nombre d’événements est faible). Ils ont également pensé à remplacer les p-values par des FDR (false discovery rate) dans le cadre de tests multiples.