Réf. :HematoStat.net ; 2 (6) : R51
Lagerlöf I, Fohlin H, Enblad G, Glimelius B, Goldkuhl C, Palma M, et al. Limited, But Not Eliminated, Excess Long-Term Morbidity in Stage I-IIA Hodgkin Lymphoma Treated With Doxorubicin, Bleomycin, Vinblastine, and Dacarbazine and Limited-Field Radiotherapy. J Clin Oncol. mai 2022;40(13):1487‑96.
Résumé
Les auteurs ont inclus dans cette étude rétrospective, tous les patients traités en Suède par 2 ou 4 cures d’ABVD associé à une radiothérapie des aires atteintes. De 1999 à 2005, 241 patients ont pu être identifiés et ont été comparés à une cohorte (n=860) avec un appariement sur l’âge, le sexe et le lieu de résidence. Après un suivi médian de 16 ans (12-19), le risque de cancer était supérieur dans le groupe Hodgkin, hazard ratio (HR) = 1,5 (IC95%, 1-2,4).
Dans nos pratiques
Dans les formes localisées de LH, le contrôle de la maladie est excellent et la toxicité à long terme est un enjeu essentiel. Cette étude confirme que les techniques modernes de radiothérapie ont permis de diminuer considérablement le risque de cancer secondaire – qui ne disparait toutefois pas totalement. On peut être surpris par le taux nettement accrue de pathologies respiratoires (HR à 3,5) essentiellement étiquetées « asthme » (avec un certain nombre de biais possibles).
Regard du biostatisticien
Les caractéristiques des patients étudiés par rapport à la cohorte de comparaison manquent d’exhaustivité (on n’a que l’âge, le sexe et les co-mordibidités). La cohorte d’intérêt date d’entre 1999 et 2005 alors qu’on ne connaît pas sur quelle période les comparateurs ont été choisis. En cela, les résultats obtenus permettent de dire qu’effectivement la cohorte ABVD+RT à cette période précise de 99-2005 développe plus de maladies à survies équivalentes. Néanmoins pour attester avec certitude que ce type de traitement est significativement lié à cesoutcomes avec ces effets mesurés, difficile de l’affirmer car comment identifier les biais potentiels de cette étude, rétrospective doit-on rappeler ?