Étude dans la vraie vie. Les mutations de BTK ou PLCγ2 chez les patients traités par ibrutinib (i)

Last Updated: 1 October 2019

Prévalence élevée de mutations de BTK chez les patients
traités pendant au moins trois ans par ibrutinib. Une étude du
groupe FILO (French Innovative Leukemia Organization).
High prevalence of BTK mutations on ibrutinib therapy after 3 years
of treatment in a real life cohort of CLL patients. A study from the
French Innovative Leukemia Organization (FILO) group.

D’après la communication orale de Quinquenel A et al., abstract #584, ASH 2018.
 

Contexte de l’étude et résultats

L’apparition de résistance sous traitement mérite d’être rapportée. Si les résistances sont bien connues sous ibrutinib (i), elles le sont beaucoup moins chez les patients traités par
vénétoclax (V). L’apparition de mutations de BTK et/ou de PLCγ2 sous ibrutinib (i) est connue. Ces mutations sont associées à la progression de la LLC. Dans une étude de la vraie vie, concernant 63 patients avec une LLC traitée par ibrutinib pendant une période de plus de trois ans, 57 patients ont pu avoir une étude de la MRD, un taux des lymphocytes sanguins et 30 d’entre eux une étude NGS avec recherche de mutations de BTK; PLγ2, TP53, NOTCH1, SF3B1, BIRC3, XPO1, RPS15, POT1 et FXBW7. Dix-neuf mutations de BTK ont été identifiées chez 17 patients (57%) : ces mutations ne sont pas associées avec le nombre de lignes reçues ni avec la réduction de dose d’i. Cinquante-sept pourcent des patients avec une lymphocytose clonale (> 0,5 G/L) présentent des mutions de BTK. Elles ne sont pas associées avec les mutations de TP53 ou d’autres mutations des gènes présents dans le panel. Les VAF varient entre 0,2 et 73%. Les mutations de PLCγ2 sont présentes chez 4/30 patients (13%) avec des VAF entre 1 et 11%. Elles sont associées avec les mutations de TP53 et aussi avec les mutations de BTK. 13% des patients présentant une lymphocytose clonale (> 0,5 G/L) présente des mutations dePLCγ2.

Quels impacts sur les connaissances et les pratiques cliniques ?

Un impact évident avec le besoin de la recherche des mutations pour anticiper la progression de la maladie et initier de nouveaux traitements en cas d’apparition de ces mutations.

Critique méthodologique

Il est difficile de critiquer une étude à laquelle on participe. Plus qu’une critique, il faut simplement souligner les limites inhérentes à ces études rétrospectives essentiellement liées à la constitution de l’échantillon et aux problèmes de recueil des données et de leur exhaustivité ? Il n’en demeure pas moins que ces études (et celle-là en particulier !) sont informative et permettent de générer des hypothèses importantes.
 

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