Enasidenib dans les LAM avec mutation d’IDH2
Réf. : HematoStat.net ; 1 (13) : R65
Résumé de l’article : Il s’agit d’une étude de phase 3 internationale randomisant l’utilisation d’enasidenib (n=152) contre thérapies conventionnelles (incluant l’azacytidine, la cytarabine ou soins de support ; n=161) dans les LAM > 60 ans, avec mutations d’IDH2 et réfractaires ou en rechute. Si l’étude était négative au regard de l’objectif principal de survie globale (médianes de 6,5 contre 6,2 mois dans les groupes enasibenib et thérapies conventionnelles respectivement, HR 0,86 95%IC[0,67-1,10], p = 0,23), les médianes de survies sans évènements, les taux de réponses globales et d’indépendance transfusionnelle étaient plus favorable chez les patients traités par enasidenib. Ce dernier montrait un profil de toxicité attendu, dont 14% de syndrome de différenciation.
Dans nos pratiques : Les résultats négatifs de cette étude doivent être pondérés par le taux important de patients initialement alloués dans le groupe thérapies conventionnelles et ne l’ayant pas reçu in fine (contre seulement 1 patient dans le groupe enasidenib), potentiellement pour un autre choix thérapeutique dans cette étude ouverte. Le traitement par enasidenib a permis des taux plus élevés d’indépendance transfusionnelle et de clairance blastique, critères secondaires dans cette étude mais relevant d’un point de vue clinique, faisant de l’enasidenib une potentielle option thérapeutique valide dans les LAM avec mutations d’IDH2.
Le regard du statisticien : il arrive malheureusement que certaines études promises à des résultats positifs ne donnent pas les résultats escomptés. Trop de patients sortis d’études ? Difficultés dues aux traitements ? Choix du critère principal (OS ou EFS) ? Parfois, la somme de quelques imprévus et un pari un peu trop optimiste peuvent avoir raison de la positivité d’un essai, même si des critères secondaires sont atteints et que la rigueur méthodologique est là.