Impact des mutations associées à IDH dans les LAM traitées intensivement
Réf. :HematoStat.net ; 1 (1) : R23
Résumé de l’article
Les mutations d’IDH partagent un mécanisme oncogénique commun mais les anomalies oncogéniques associées pourraient correspondre à des entités distinctes. L’impact des anomalies associées à IDH et le rôle de l’allogreffe sont ici décrits dans une cohorte de 319 patients mutés traités de façon intensive dans le cadre de 3 essais prospectifs de l’ALFA. La mutation de NPM associée à IDH1 et IDH2 R140 confère un pronostic favorable en termes de survie globale et de survie sans leucémie, alors que la présence de DNMT3A est associée à un devenir moins favorable pour les patients mutés IDH2 R140. Concernant les patients mutés IDH2 R172, seul le taux de plaquettes a un impact défavorable sur la survie globale. Enfin, il est clair que l’allogreffe réalisée selon les recommandations ELN 2017 est bénéfique pour les patients mutés IDH (toutes mutations confondues). En analyse de sous-groupe, le bénéfice est net dans le sous-groupe IDH1 R132.
Dans nos pratiques
Ces résultats en termes de pronostic confortent l’idée de distinguer pour le raisonnement clinique et thérapeutique les différents types de mutations IDH pour les patients avec LAM. Le rôle des combinaisons de mutations dans la leucémogénèse apparaît là encore clairement. Cela confirme aussi l’idée que cibler une seule anomalie moléculaire reste décevant en termes de traitement et qu’il va être indispensable de s’orienter vers des traitements ciblant les voies de signalisation plus globales.
Le regard du statisticien
Sur la forme, de nombreuses représentations graphiques ont été utilisées pour décrire la population (nombre et types de mutations, statut) comme des histogrammes, boxplot, violin-plot, ainsi que des courbes de survie en fonction du type de mutation. Un détail méthodologique important : la greffe étant une variable dite temps-dépendante, les auteurs ont appliqué un outil spécifique pour la représentation graphique (méthode de Simon-Kamuch). Des p-values sur les courbes de survie (tests de log-rank) aurait permis toutefois de rendre leur interprétation plus rapide (en plus de se référer au texte dans le paragraphe de résultats).