Pronostic et impact de la maladie résiduelle après autogreffe dans le myélome muliple

Publié le : 13 juin 2022

Réf. :HematoStat.net ; 2 (6) : R45

de Tute RM, Pawlyn C, Cairns DA, Davies FE, Menzies T, Rawstron A, et al. Minimal Residual Disease After Autologous Stem-Cell Transplant for Patients With Myeloma: Prognostic Significance and the Impact of Lenalidomide Maintenance and Molecular Risk. J Clin Oncol. 4 avr 2022;JCO.21.02228. Online ahead of print.

Résumé :

Il s’agit d’une étude ancillaire à l’essai Myeloma XI, étude de phase 3 ayant inclus des patients atteints de myélome multiple (MM) nouvellement diagnostiqués et éligibles à une intensification thérapeutique avec autogreffe (auto). L’analyse porte ici sur les patients ayant obtenu au moins une très bonne réponse partielle après induction, autogreffés et ayant reçu, ou non, une maintenance par lénalidomide. La maladie résiduelle (MRD) était évaluée à 3 mois et à 9 mois post-auto par cytométrie de flux (sensibilité médiane de 0,004%). À 3 mois, 475/750 patients (63,3%) présentaient une MRD négative ce qui se traduisait par une amélioration de la survie globale (SG) : hazard ratio  (HR) = 0,47 (IC 95%, 0,37-0,58, p<0,001). À 9 mois, 214/326 patients (65,6%) étaient MRD négatif et on observait pour ce groupe un gain en SG (HR 0,33, IC 95% 0,15-0,75, p=0,0077). Les patients en MRD négatives à 3 mois et 9 mois présentaient la SG la plus longue. Les patient MRD positive à l’instauration du lénalidomide négativaient leur MRD dans 30% des cas (17% dans le bras contrôle).

Dans nos pratiques :

Vaste étude qui confirme à nouveau le rôle important de la MRD comme valeur prédictive de la survie sans progression et de la SG. Ces très bons résultats sont néanmoins plus contrastés pour les patients à haut-risque ou très haut-risque cytogénétique même en cas de MRD négative.

Cet essai dont la conception initiale remonte à 2008, illustre le concept de MRD durable ou persistante avec 2 évaluations post-auto séparées d’un intervalle de 6 mois. De nouvelles techniques ont vu le jour afin d’accroître la sensibilité de détection de la MRD basées sur le NGS ou la cytométrie de flux dite de « nouvelle génération » : l’objectif est d’atteindre une sensibilité de 10-6. Les possibilités d’application pratiques ne manquent pas et certains essais en cours prévoient de guider une partie du traitement de consolidation ou de maintenance grâce aux données de MRD avec notamment des stratégies de « désescalade ».

Regard du biostatisticien :

Les courbes de survies (globales et sans progression) et régressions univariées et surtout multivariées confirment que la MRD à 3 et 9 mois post-autogreffe impactent sur la survie indépendamment du traitement utilisé (toujours en faveur du lénalidomide) dans cette sous-cohorte issue de l’essai Myeloma XI. Les analyses multivariées contenaient beaucoup de facteurs mais ne semblent pas « sur-paramétrées » au regard des effectifs étudiés (plus de 300 patients au timepoint de 9 mois).

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